Dans mon travail, je revendique l’amour et la douceur comme des armes de lutte contre le patriarcat et le capitalisme. Broder, c’est aimer. Broder, c’est guérir. J’essaie de réparer les blessures de mon peuple en brodant des cœurs pour tous ceux qui ont cessé de battre pendant la dictature. Les fils, tels des veines, sont pour moi des artères sacrées et puissantes, pleines de vie, comme des racines qui nous connectent à la nature et au vivant.
À travers mes créations, je donne vie à des femmes – ma mère, mes sœurs, mes grandes-mères, mes tantes, mes enfants, mes amies et ainsi à toutes les femmes.
Chaque fil que je manie devient un lien intime, un trait d’union entre moi et mon histoire, entre mes racines et la lignée que je transmets, un fil qui transcendera, portant avec lui toutes les histoires , au-delà des mots.
C’est une conviction profonde en la puissance des femmes qui guide mes mains. Je crois que, par le biais de l’art, nous avons le pouvoir de contribuer à la réparation du monde. Chaque broderie devient un acte de résilience, un geste doux mais puissant en faveur de la guérison.
Broder devient un acte intime de réparation personnelle. En se réparant, on participe à la réparation du monde. Chaque point est une affirmation de cette connexion intime avec mes racines et avec la nature qui nous entoure.
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